Une rupture amoureuse bouleverse tout : les projets de vie, les habitudes, et parfois même l’identité. Il est prouvé que le cerveau réagit à la perte comme à une douleur physique, en activant les zones liées à la détresse.
Les questions qui surgissent alors sont nombreuses :
Comment se remettre d’une rupture amoureuse quand on aime encore ? Quand accepter que c’est fini ? Comment guérir vite d’une séparation ? Quelles erreurs à ne pas commettre ?
Selon l’Inserm, un stress émotionnel intense peut même déclencher le syndrome du cœur brisé (Takotsubo), une atteinte cardiaque réversible mais sérieuse. Pour en limiter l’impact, nous allons voir dans cet article 16 conseils pour vous remettre plus rapidement d’une séparation.
Comprendre les mécanismes psychologiques de la rupture
Avant de chercher à “aller mieux”, il faut comprendre ce qui se passe dans votre tête après une séparation.
Une rupture amoureuse agit comme un choc majeur, comparable à un deuil, et peut conduire à somatiser ce traumatisme. Cela explique pourquoi le manque est souvent ressenti de manière aussi intense et envahissante.
Une séparation multiplie les risques d’un épisode dépressif
Les recherches montrent qu’une séparation multiplie par deux à quatre le risque de développer un épisode dépressif. Environ 26 % des personnes présentent des symptômes dépressifs dans les six mois qui suivent la séparation.
Ce chiffre place la rupture amoureuse parmi les événements de vie les plus susceptibles de déclencher une dépression, juste après le décès d’un proche. Le choc est d’autant plus marqué lorsque la relation faisait partie intégrante de votre identité ou de vos projets de vie.
De ce fait, cela permet de comprendre vos réactions car, non, vous n’êtes pas “trop sensible” ou “faible”, c’est votre cerveau et votre corps qui réagissent à une perte qui vous est majeure.
Les différentes phases d’une rupture amoureuse
Les psychologues décrivent généralement 7 phases d’une rupture amoureuse, même si chacun les vit différemment et pas forcément dans cet ordre.
| Phase | Description |
|---|---|
| Choc | Effet de sidération suite à la séparation. |
| Déni | Le cerveau refuse la réalité. On s’attend encore à recevoir un message ou un appel de l’ex. |
| Colère | Ressentiment envers soi-même, envers l’autre ou même envers tout le monde. |
| Négociation | Tentatives de reconquérir l’autre, de trouver un compromis ou de revenir en arrière. |
| Dépression amoureuse | Tristesse profonde et perte d’énergie, parfois accompagnées de symptômes physiques. |
| Acceptation | Reconnaissance de la rupture et vous commencez à voir l’avenir différemment. |
| Reconstruction | Envie de se projeter dans de nouveaux projets et relations. |
Le deuil selon le sexe
Le deuil amoureux chez une femme : en moyenne, les femmes expriment plus facilement leurs émotions, ce qui facilite souvent l’acceptation et la reconstruction.
Le deuil amoureux chez un homme : les hommes, quant à eux, masquent plus souvent leur détresse, ce qui peut prolonger le processus de guérison.
Connaître ces mécanismes aide à normaliser ses émotions, à comprendre que ce que l’on ressent est une étape pour se préparer aux conseils qui suivront pour avancer.
Conseil n°1 : Ne pas refouler ses émotions
Un réflexe à ne pas adopter
L’un des premiers réflexes face à une rupture amoureuse est de vouloir garder la face à tout prix ou de minimiser ce que l’on ressent. Pourtant, refouler la tristesse, la colère ou la peur ne fait qu’allonger le processus de guérison et le rend plus éprouvant.
Selon le psychiatre Christophe André, nos émotions sont des signaux auxquels il faut prêter attention : « La tristesse exprime un besoin de réconfort, la colère un besoin de justice ». Les ignorer, c’est laisser ces besoins insatisfaits et entretenir le mal-être.
Nommer ses émotions pour éviter la dépression
S’autoriser à pleurer, à ressentir le manque ou à parler de sa souffrance est une étape clé pour éviter que la douleur ne s’enlise dans une dépression amoureuse. Vous avez besoin de mettre des mots sur vos maux pour pouvoir enfin reconnaître et exprimer vos émotions. Nommer ce qui ne va pas, c’est reprendre le contrôle plutôt que de laisser ce mal vous diriger.
À l’inverse, les refouler vont pousser vos émotions à ressurgir de manière amplifiée, parfois sous forme d’anxiété, d’irritabilité ou de fatigue chronique.
Conseil n°2 : Traiter la rupture comme un deuil
La rupture est un effondrement de votre identité
Comme nous l’avons vu précédemment, une rupture amoureuse n’est pas seulement la fin d’une relation : c’est un deuil. Vous perdez une personne, mais aussi tout un univers lié à cette relation : votre rôle de partenaire, des projets communs, une intimité unique et parfois même une partie de votre identité.
Tourner la page ne se fait pas immédiatement
Selon une étude de l’Université du Colorado, il faut en moyenne 11 semaines pour commencer à se sentir mieux après une rupture. Bien sûr, cette durée varie selon la longueur de la relation, son intensité et les circonstances de la séparation. Ce chiffre montre toutefois que tourner la page ne se fait pas par une simple décision : c’est un véritable processus.
Reconnaître la période deuil
Enfin, rappelez-vous que le deuil amoureux a une fin. La souffrance diminue progressivement et l’acceptation prend le relais. Reconnaître cette période pour ce qu’elle est vous aidera à avancer, sans avoir à culpabiliser ni à porter un masque auprès de votre entourage, afin de vous reconstruire plus solidement.
Conseil n°3 : Identifier clairement les causes de la séparation
Comprendre pour ne plus ruminer
Le cerveau cherche instinctivement à donner du sens à ce qui vient de se passer. Ce mécanisme est lié à ce que les psychologues appellent l’apophénie ou illusion de sens : la tendance à percevoir des explications ou des schémas là où il n’y en a pas, simplement pour réduire l’incertitude.
Pour éviter de rester prisonnier de vos ruminations il faut donc comprendre pourquoi la relation s’est terminée. Sans explication claire, l’esprit comble les trous par des suppositions souvent plus douloureuses que la réalité.
Distinguer les différentes causes
Commencez par distinguer deux types de causes :
Les causes structurelles : différences profondes dans les valeurs, incompatibilité des modes de vie, projets d’avenir opposés, visions divergentes sur la famille ou le travail. Ces raisons sont ancrées dans l’identité de chacun et sont difficiles à modifier.
Les causes circonstancielles : événements ou contextes précis ayant fragilisé le couple, comme un déménagement, une infidélité, un stress professionnel, une crise, un problème de communication ou un désaccord.
Une analyse qui permet de cerner vos besoins
Faire cette distinction vous permet de comprendre si la rupture était inévitable ou si elle résulte d’un enchaînement de situations. Cette analyse aide aussi à mieux cerner vos besoins et limites pour vos futures relations.
Erreur à ne pas commettre après une rupture : rejouer indéfiniment le scénario, en se disant “J’aurais dû…” ou “Si j’avais…”. La rumination entretient la douleur et donne l’illusion que vous auriez pu tout changer, alors que de nombreux facteurs qui ont donné lieu à la séparation échappent à votre contrôle.
Demander une explication, si possible
Si vous avez la possibilité d’obtenir une explication sincère de la part de votre ex, cela peut vous apporter une forme de clôture.
Mais si votre ex ne veut plus vous parler, appuyez-vous sur vos observations, vos souvenirs et, si besoin, l’avis d’un ami ou d’un professionnel.
Conseil n°4 : Utiliser l’écriture comme thérapie
L’écriture permet de structurer votre vécu
L’écriture est un outil simple mais particulièrement efficace pour apaiser les pensées qui vous hantent. Mettre ses émotions sur le papier aide à organiser et à structurer ce que l’on vit, tout en réduisant l’intensité associée à l’événement.
Une meilleure régulation émotionnelle
Poser des mots sur votre rupture, qui constitue un traumatisme, permet ainsi de prendre du recul et de favoriser une meilleure régulation émotionnelle. Concrètement, tenir un journal post-rupture aide à mettre de l’ordre dans vos idées et à clarifier vos ressentis.
Le simple fait d’écrire sur ce que vous traversez engage le cerveau dans un processus de structuration, ce qui diminue la charge émotionnelle. Une douleur qui vous semblait diffuse et envahissante devient ainsi une expérience identifiable que vous pouvez observer avec plus de précision.
Quelques pratiques efficaces :
- Écrire une lettre à votre ex (sans l’envoyer) : exprimez tout ce que vous aimeriez dire, que ce soit la colère, la tristesse ou la gratitude. Si vous souhaitez envoyer une lettre à votre ex, suivez ces conseils avant de l’envoyer.
- Noter vos ressentis jour après jour : cela permet de constater l’évolution de votre état émotionnel et de réaliser vos progrès.
- Retracer l’histoire de votre couple : identifier les moments clés, les difficultés récurrentes, les signaux qui ont annoncé la séparation.
Un espace qui permet de faire tampon
L’écriture offre aussi un espace sûr pour exprimer des émotions que vous ne souhaitez pas partager immédiatement avec votre entourage. Elle agit comme une soupape, évitant que ces sentiments ne s’accumulent et ne ressortent de manière incontrôlée et regrettable.
Vous souhaitez écrire efficacement ? Privilégiez un moment calme et écrivez sans vous censurer. L’objectif n’est pas d’écrire comme Baudelaire mais de vous libérer.
Conseil n°5 : Couper les ponts temporairement
Rester en contact est un frein
Comment se remettre d’une rupture amoureuse quand on aime encore ?
Il n’existe pas de réponse universelle à cette question. Ce qui est certain, c’est que rester en contact avec son ex peut sembler rassurant au départ, car vous avez l’impression de préserver un lien. En réalité, cela constitue un frein majeur à votre guérison.
Chaque échange entretient la dépendance envers votre ex, ce qui n’est pas sain. Sans parler du réflexe d’aller espionner votre ex sur ses stories Instagram pour savoir ce qu’il ou elle devient.
Au fond, vous le savez : ce n’est pas bon pour vous. Mais votre cerveau, aussi têtu soit-il, veut savoir, veut comprendre. Cet effet d’incomplétude agit comme une corde qui vous ramène à votre ex, et retarde le processus de détachement.
Couper les ponts pour entamer le sevrage
Couper les ponts ne signifie pas rompre définitivement, sauf si la situation l’exige, mais instaurer une période de sevrage affectif pour vous offrir le temps et l’espace nécessaires à l’acceptation de la rupture.
Si vous craignez de “craquer” et d’envoyer un message, supprimez son numéro et retirez votre ancien(ne) partenaire de votre liste d’amis. Confiez ses coordonnées à une personne de confiance pendant quelques semaines. Cette barrière supplémentaire rend les contacts spontanés beaucoup plus difficiles et vous aide à maintenir votre décision.
Retrouver votre autonomie
Ce temps de coupure vous permet de retrouver votre autonomie. Vous pourrez, plus tard, décider en toute lucidité si vous souhaitez reprendre contact mais sans que cela soit dicté par le manque ou l’habitude.
Conseil n°6 : Faire le tri dans les souvenirs
Votre milieu influence votre état d’esprit
Votre environnement joue un rôle bien plus important qu’on ne l’imagine dans la gestion des émotions.
Les lieux, objets, photos, cadeaux ou même certaines habitudes déclenchent instantanément des souvenirs liés à votre ex, réveillant ainsi le sentiment de manque et la nostalgie.
Mettre les affaires de votre ex hors de votre vue
Si vous souhaitez oublier votre ex dans de bonnes conditions, commencez par désencombrer votre espace de vie de ces rappels constants.
Cela ne signifie pas jeter toutes vos affaires dans un accès de colère, mais adopter une démarche réfléchie :
- Identifiez tout ce qui vous renvoie directement à la relation passée (photos de couple, playlist commune, vêtements laissés par votre ex, souvenirs de voyages, etc.).
- Décidez si vous souhaitez les rendre, les donner ou simplement les stocker hors de vue.
- Rangez ces objets dans une boîte fermée, placée dans un endroit inaccessible au quotidien.
Une action symbolique pour rompre avec le passé
C’est un geste symbolique qui marque le moment de créer un nouvel espace, à la fois physique et mental. Ainsi, votre esprit sera moins stimulé par les souvenirs, ce qui facilite la diminution de l’attachement émotionnel. Vous vous offrez la possibilité de respirer à nouveau et de rompre avec le passé, tout en posant les bases d’un quotidien qui vous appartient pleinement.
Conseil n°7 : Garder un oeil sur vos besoins
Le sommeil permet de vous réguler psychiquement
Il est fréquent de négliger les bases mêmes du bien-être physique et mental. Le manque d’appétit, les nuits écourtées ou l’isolement amplifient considérablement la détresse émotionnelle. Santé publique France rappelle que le sommeil joue un rôle prépondérant dans votre équilibre et dans la capacité à faire face au stress.
Les trois piliers : S.A.M
Prendre soin de ses besoins vitaux est une priorité.
Voici les trois piliers à préserver, que nous appellerons S.A.M :
- Sommeil : Visez 7 à 8 heures par nuit. Bien dormir aide le cerveau à réduire son état d’anxiété. Votre esprit est déjà essoufflé par la rupture, et si le sommeil tarde à venir, évitez de le stimuler avec les écrans. Instaurer une routine apaisante est essentiel : lecture, tisane ou exercice de respiration, par exemple.
- Alimentation : Une nourriture équilibrée soutient la production de neurotransmetteurs impliqués dans l’humeur, comme la sérotonine. Privilégiez les aliments riches en oméga-3, magnésium et vitamines B. Même si l’appétit manque, essayez de maintenir trois repas par jour. Légers ou copieux, ils doivent rester nutritifs.
- Mouvement : Un conseil simple mais essentiel. L’exposition quotidienne à la lumière naturelle stimule la production de vitamine D, bénéfique pour l’humeur. Combinez-la avec une marche d’une vingtaine de minutes pour libérer des endorphines qui sont de véritables antidépresseurs naturels.
Conseil n°8 : L’activité physique comme exutoire
Sain de corps et d’esprit
Pour reprendre Juvénal “Un esprit sain dans un corps sain”. L’activité physique stimule la libération d’endorphines et de dopamine, neurotransmetteurs associés au bien-être et à la motivation. Pratiquer 30 minutes d’exercice modéré, trois fois par semaine, améliore significativement votre résilience.
Le sport permet de décompresser
Le sport vous permet également de décompresser en réduisant les pensées envahissantes, et la fatigue qu’il entraîne favorise un sommeil réparateur.
Si courir ou frapper dans un sac de boxe n’est pas votre truc, la marche en pleine conscience, le yoga, la méditation ou encore la cohérence cardiaque (inspirer pendant 5 secondes, expirer pendant 5 secondes, pendant 5 minutes, trois fois par jour) sont autant de méthodes qui apaisent naturellement le système nerveux et diminuent le stress.
Rebâtir votre confiance par le sport
L’essentiel est de trouver une pratique qui vous plaît, qu’il s’agisse de danse, vélo, natation, fitness ou simples balades, et d’en faire un rendez-vous régulier. Vous renforcerez ainsi non seulement votre corps, mais aussi votre capacité à retrouver votre confiance après la rupture.
Conseil n°9 : Briser l’idéalisation de l’ex
Votre esprit ne perçoit que le meilleur
Si vous venez de rompre et que vous souffrez de la séparation car vous aimez toujours votre ex, il est possible que vous tombiez dans le piège de l’idéalisation. C’est-à-dire que lorsque vous pensez à lui ou elle, vous enjolivez le passé en ne voyant que le meilleur de votre histoire et de cette personne qui partageait votre vie.
Faire une liste pour ne pas fausser la réalité
L’idéalisation est naturelle. Pourtant, le risque, à force, c’est de fausser la réalité et de ne pas réussir à vous remettre rapidement de la rupture, car vous avez une vision tronquée de qui était véritablement votre ancien amour.
Ainsi, pour éviter de rester trop longtemps coincé(e) à l’étape « Mon ex était parfait(e), je ne m’en remettrai jamais » : il est temps pour vous de faire quelques listes !
Des listes ? Voici quelques idées pour vous aiguiller :
- La liste de ses défauts ;
- La liste de vos frustrations dans le couple ;
- La liste de tout ce que à quoi vous avez renoncé pour lui ou elle ;
- La liste de tous les reproches pour lesquels il ou elle n’a jamais fait d’efforts.
Votre ex est déjà en couple avec un(e) autre personne ? Notez-le aussi ! Même si votre ex est en couple et cela vous fait souffrir, soyez honnête : le tableau est beaucoup moins rose maintenant, non ? En cas de doutes, si vous venez à regretter votre ex et que vous hésitez à aller de l’avant, jetez un œil à vos listes !
Conseil n°10 : Éviter la complaisance dans la douleur
Un chagrin à ne pas glorifier
Si la tristesse et la souffrance ressenties pendant un chagrin d’amour sont normales et tendent à disparaître avec le temps, il ne faut pas pour autant les glorifier. Un peu de mélancolie ici, quelques larmes ce jour-là, la tristesse qui prend à la gorge quand on s’y attend le moins : oui, c’est normal et vous devrez vivre cela pendant quelque temps.
Néanmoins, si vous avez pour objectif de sortir rapidement de votre déprime amoureuse causée par la séparation, ces sentiments de désespoir ne doivent pas devenir une habitude dont vous commencez à accepter la compagnie.
Une complaisance qui apporte un semblant de réconfort
Chez certaines personnes, le manque de l’être aimé provoque une souffrance à laquelle elles finissent par s’attacher, tel un doudou qu’on garde contre soi. On parle parfois de complaisance dans la douleur.
La souffrance peut maintenir un lien symbolique avec l’ex, attirer l’attention et le soutien de l’entourage, ou encore éviter de se confronter à la peur de tourner la page. Alors, veillez à ne pas nourrir la douleur qui est en vous : il est impossible de soigner une blessure que l’on dorlote.
Conseil n°11 : Se confier aux bonnes personnes
Le lien social permet de se reconstruire
Lors d’une séparation, la tentation de s’isoler est forte, surtout lorsque la douleur est intense. Pourtant, maintenir et développer ses liens sociaux est l’un des moyens les plus efficaces pour se reconstruire.
L’Observatoire de la Santé du Hainaut rappelle que les liens sociaux réduisent l’impact d’un événement stressant et favorisent une reprise plus rapide des capacités d’adaptation. Les interactions avec des personnes bienveillantes stimulent votre sentiment de sécurité et réduisent significativement le risque de vous enfermer dans la rumination.
Vous ouvrir au monde à nouveau
Commencez par renforcer vos liens existants : organisez des sorties avec vos amis, partagez des repas en famille ou reprenez contact avec d’anciennes connaissances. Ces moments rappellent que votre valeur dépasse largement la relation passée.
Ensuite, élargissez votre cercle et ce n’est pas les idées qui manquent : inscrivez-vous à un cours, rejoignez un club, participez à un atelier ou engagez-vous dans le bénévolat. Aider les autres renforce l’estime de soi et recentre l’attention sur des actions positives.
S’exprimer permet de se décharger mentalement
Parallèlement, ne gardez pas vos émotions pour vous. Partager votre vécu avec des amis bienveillants permet, comme l’écriture, de se décharger mentalement. Si votre entourage n’est pas disponible, un psychologue ou un coach spécialisé peut offrir un espace de sécurité et exempt de jugement.
Selon Stéphanie Hahusseau, ne pas reconnaître ni nommer ses émotions peut conduire à l’anxiété, à la dépression, voire à l’épuisement émotionnel, ce qui justifie encore plus l’importance de s’exprimer.
Conseil n°12 : Ne pas céder à l’alcool et aux drogues
Un usage qui sur le système de récompense
L’Observatoire français des drogues et des tendances addictives indique que, malgré une baisse globale de la consommation d’alcool en France, les hospitalisations liées à cette substance sont en augmentation, signe que certains usages deviennent problématiques dans des contextes de fragilité émotionnelle.
De son côté, PSYCOM rappelle que toutes les substances psychoactives telles que l’alcool, le tabac et les drogues agissent directement sur le circuit de récompense du cerveau et peuvent mener à une dépendance, surtout lorsqu’elles sont utilisées pour soulager un mal-être affectif.
La vigilance est de mise
Après une séparation, il est donc primordial de rester vigilant face à la tentation de « s’anesthésier » par l’alcool ou d’autres substances. Ce mécanisme d’automédication émotionnelle n’apaise que temporairement la douleur, mais peut rapidement entraîner des conséquences physiques, psychologiques et sociales importantes.
Conseil n°13 : Accueillir la nouveauté
Ne négligez pas les changements mineurs
La routine est un rappel constant de l’absence de l’autre et, pour éviter de rester figé(e) dans le passé, il est nécessaire de faire quelques ajustements. Changer ses habitudes en introduisant de nouvelles expériences constitue une première étape.
Cela peut passer par des actions quotidiennes : modifier votre trajet habituel, réorganiser votre espace de vie, ou essayer un nouveau café plutôt que celui que vous fréquentiez ensemble.
Ces petits changements peuvent sembler insignifiants, surtout lorsque vous avez la tête dans le guidon, mais ils comptent. Alors, nul besoin de changer de pays pour provoquer un grand changement.
Stimuler la curiosité
Une autre façon de se rappeler que la vie continue est d’explorer de nouvelles activités pour stimuler votre curiosité et éviter de penser à votre ex en permanence : cours de danse, photographie, sport d’équipe ou cours de cuisine. Sortir de votre zone de confort permet de réaliser que le monde est vaste.
Même si, au début, vous avez l’impression que cela ne fonctionne pas, laissez cette nouvelle habitude s’installer. Elle vous aidera à retrouver votre autonomie et à vous passionner pour quelque chose que vous ne connaissiez pas ou que vous n’osiez pas essayer.
Cela contribuera à redessiner votre quotidien, à vous projeter de nouveau et à vous nourrir de l’énergie des autres.
Conseil n°14 : Éviter les relations pansement
Une relation rebond peut empirer votre douleur
C’est le vide qui s’installe lors d’une séparation, et la première chose que vous souhaitez faire est souvent de le combler en entamant rapidement une nouvelle histoire. Pourtant, une relation commencée trop tôt risque d’être bâtie sur le manque plutôt que sur un véritable désir de partage.
Une relation pansement peut donner l’illusion d’aller mieux à court terme, mais il ne résout pas les blessures laissées par la séparation. Au contraire, il peut les dissimuler temporairement, voire même les empirer.
Faire le point sur ses besoins
À cœur patient, rien d’impossible et, avant de s’engager à nouveau, il est important de prendre le temps de faire le point sur ses besoins, ses envies et ses limites. Savoir ce que l’on attend d’une relation permet d’éviter de reproduire les mêmes schémas ou de s’investir dans un lien qui ne correspond pas à ses valeurs.
Accordez-vous un espace pour retrouver votre autonomie et consolider votre estime personnelle. Ainsi, le jour où vous rencontrerez quelqu’un, ce sera par choix, et non par peur de la solitude.
Conseil n°15 : Ne pas se comparer aux autres
Vous n’avez pas le même parcours
C’est l’un des conseils les plus importants et pourtant l’un des plus évidents. Après une rupture amoureuse, il est fréquent de se comparer aux autres : un ami qui semble avoir tourné la page en quelques semaines, un ex déjà en couple, ou encore des témoignages lus en ligne.
N’essayez pas de courir après une histoire qui n’est pas la vôtre, car, par définition, chacune est unique et chaque personne avance à son propre rythme. Vous n’avez pas les mêmes schémas d’attachement, les mêmes expériences ni les mêmes blessures.
Se comparer vous enfonce encore plus
Se comparer entretient un sentiment d’infériorité ou d’échec, comme si l’on n’allait pas “assez vite”. Ce mécanisme vous impose une pression inutile. En réalité, le temps nécessaire pour se relever dépend de nombreux facteurs : intensité de la relation, circonstances de la rupture, ressources personnelles, soutien social, etc.
Célébrez vos petites victoires
Vous avez appris à marcher un jour en plaçant un pied devant l’autre, et c’était déjà une victoire immense. Tous les grands succès commencent par de petites étapes. Concentrez-vous donc sur vos propres progrès, même s’ils vous semblent minimes.
Rappelez-vous que votre parcours ne se mesure pas à celui des autres, mais à votre évolution personnelle. En vous recentrant sur vous-même, vous traversez votre deuil amoureux à votre rythme, sans vous imposer une charge mentale inutile.
Conseil n°16 : Accepter le renouveau
Chaque relation suit un cycle
Quand accepter que c’est fini ? Quand vous ne cherchez plus à revenir en arrière et que vous pensez à l’avenir sereinement. Accepter la fin d’une histoire d’amour ne signifie pas effacer les bons souvenirs, mais reconnaître que cette page est tournée et que vous êtes disponible pour de nouvelles expériences, amoureuses ou non.
Beaucoup restent accrochés au passé par peur de l’inconnu ou par attachement à ce qui a été. Pourtant, chaque relation suit un cycle : commencement, passion, engagement, conflits, séparation, puis fin. Comme dans la nature, une saison qui se termine laisse place à une autre.
La rupture est une renaissance
En adoptant cette perspective, la rupture cesse d’être uniquement douloureuse pour devenir une transition vers de nouveaux horizons. Au fil des mois, les pensées liées à votre ex s’espacent, s’estompent et vous apprenez à vivre avec. Considérez la rupture non comme un échec, mais comme une libération.
Comme l’écrivait George Sand : « La rupture est faite, l’amour s’est envolé : bon voyage ! ». Mettre fin, c’est aussi faire naître. Prenez soin de vous, cultivez votre bien-être et votre développement personnel, car vous méritez non seulement d’être aimé(e), mais aussi de vous aimer pleinement.
Source :
- Sbarra, Hasselmo, Bourassa (2015). Predicting the onset of major depressive disorder following marital separation.
- Nolen-Hoeksema, Aldao, (2011). Gender and age differences in emotion regulation strategies and their relationship to depressive symptoms.
- Rizzi, Viardot (2015). Écrire pour dire ses émotions.
- Santé publique France (2017). Bien dormir, mieux vivre.
- Observatoire de la Santé du Hainaut. (2020). Les liens sociaux : un facteur de protection pour la santé mentale.
- Stéphanie Hahusseau. (2024). Tristesse, peur, colère – Agir sur ses émotions.


