- 09 sept. 2016, 00:37
#1189387
DICTS A LA MORT
Parchemin replié dans nos brumeux tiroirs,
O mort! fusée, soleil nocturne, diamant,
Où te dérobes-tu par les chemins de menthe
Qui s'ouvrent à nos voix et dévalent nos tempes
Quand nous traquons le cri sous les combes des lampes?
J'entends, d'un promeneur, les pas dans ma poitrine.
C'est à toi que j'écris, séduisante sanie,
Avec les mots du feu, les syllabes de l'eau,
Mais tu ne lis jamais que la stance silence,
Le clapotis du sec, des pierres et des os.
J'entends, d'un promeneur, les pas dans ma poitrine.
De mon âme à ton nom, comme il est peu de place!
Tant de déserts pour récompense de la soif.
Tes sources, tes cascades, tes arides glaces
Me fascinent, serpent sous la magie des sons...
J'entends, d'un promeneur, les pas dans ma poitrine.
Il y a des sentiers qui refusent l'espace,
Des vagues dont les seins ignorent les navires
Au creux des univers cachés sous ta paupière,
Et pas un pour mener au cristal mon délire.
J'entend, d'un promeneur, les pas dans ma poitrine.
Tous ces êtres, pourtant, perdus dans le décor
De leur propre chaleur, cèdent à la menace
Avec l'indifférence errante de la proie.
C'est ainsi que le sang s'éprend de son voyage,
Jette son balancier à la terre perfide
Et tend sa bouche enfin aux caresses du vide.
Marc Alyn - Le Temps des Autres, 1957.
Parchemin replié dans nos brumeux tiroirs,
O mort! fusée, soleil nocturne, diamant,
Où te dérobes-tu par les chemins de menthe
Qui s'ouvrent à nos voix et dévalent nos tempes
Quand nous traquons le cri sous les combes des lampes?
J'entends, d'un promeneur, les pas dans ma poitrine.
C'est à toi que j'écris, séduisante sanie,
Avec les mots du feu, les syllabes de l'eau,
Mais tu ne lis jamais que la stance silence,
Le clapotis du sec, des pierres et des os.
J'entends, d'un promeneur, les pas dans ma poitrine.
De mon âme à ton nom, comme il est peu de place!
Tant de déserts pour récompense de la soif.
Tes sources, tes cascades, tes arides glaces
Me fascinent, serpent sous la magie des sons...
J'entends, d'un promeneur, les pas dans ma poitrine.
Il y a des sentiers qui refusent l'espace,
Des vagues dont les seins ignorent les navires
Au creux des univers cachés sous ta paupière,
Et pas un pour mener au cristal mon délire.
J'entend, d'un promeneur, les pas dans ma poitrine.
Tous ces êtres, pourtant, perdus dans le décor
De leur propre chaleur, cèdent à la menace
Avec l'indifférence errante de la proie.
C'est ainsi que le sang s'éprend de son voyage,
Jette son balancier à la terre perfide
Et tend sa bouche enfin aux caresses du vide.
Marc Alyn - Le Temps des Autres, 1957.