- 21 août 2014, 20:54
#933201
quelle semaine difficile bordel...
Lundi soir au boulot (je suis infirmière donc), une patiente a rendu son dernier soupir alors que je tenais sa main dans la mienne. C'était attendu pour la journée mais ça n'enlève rien à la difficulté de gérer ces situations.
Et ce matin, un petit patient de 70 ans, on vient de lui annoncer hier qu'il ne lui restait qu'un à quelques mois. J'ai voulu discuter un peu avec lui, je sentais qu'il avait besoin de parler de sa vie presque terminée... Il m'a parlé de sa femme, rencontrée dans un train, ils devaient célébrer leur 50 ans de mariage cette année, il voulait faire quelque chose de grandiose pour cet évènement, et il ne sera plus là. Il m'a parlé de ses enfants, à qui il a essayé de donner une situation correcte, à il m'a parlé de ses 10 petits enfants, qu'il ne verra pas devenir grands. Il m'a dit qu'il avait encore tant de choses à faire...
Je lui ai dit qu'il avait fait de son mieux, qu'il devait penser à tout ce qu'il avait bâti, et ne pas regretter ce qui n'arrivera pas, faute de temps. Qu'il avait construit une grande et belle famille... Qu'il allait rentrer auprès de sa femme, pour les quelques semaines qu'il lui reste.
J'avais les larmes aux yeux et la gorge serrée, mais je n'ai pas pleuré car lui même restait fort.
Désolée de plomber le moral des gens qui liront ça, mais j'ai besoin d'extérioriser tout ça, et plus grand monde avec qui en parler... Ca fait en même temps beaucoup relativiser.