Aujourd'hui, coup de fil de mon ex ce matin. J'ai affiché sur mon twitter la foto d'un de mes neveux qui vient de naître. Il paraîtrait qu'il y'a une ambiguïté qui laisse penser que j'en suis la mère biologique. Il a cru que c'était le sien et m'a contacté aussitôt pour en avoir le coeur net. Au départ, je n'ai pas voulu décrocher lorsque j'ai vu ces messages insistant. Puis, finalement j'ai pris du recul. Réussissant à dompter une rancoeur qui m'animait, j'ai décroché et nous avons discuté, lui expliquant que ce n'était ni le sien, ni le mien.
Une question m'a taraudé l'esprit: donc il me flique sur twitter alors ?
mais dans quel intérêt ? sans doute pour s'assurer que je suis toujours au fond du trou ? Pour s'assurer que je ne me relève pas
. Ben donc, il sera grandement surpris parce qu'il est très difficile pour moi d'abandonner.
Lui : tu sais que si c'est le mien, je m'en occuperai et que je ne te laisserai pas dans la merde. Sinon, comment vas-tu ?
Moi: ça va, le pire est passé, j'ai la santé et c'est le principal.
Lui: tu sais que si tu as besoin d'aide, n'hésite pas à me demander.
Moi: non, ça va aller, mais merci pour ton aide.
Lui: Je te sais tellement fière et digne que je me doute que tu ne me solliciteras jamais en cas de besoin. Je compte les mois et cela va faire huit mois de rupture. Je te sais tellement fière que je suis persuadée que tu ne me diras rien si c'est le mien
Il a voulu savoir dans quelle ville je vivais, si j'avais trouvé mon stage et tout le tralala. Je suis restée très évasive et j'ai abrégé la conversation. On sentait un malaise de son côté. Du mien, j'étais en paix avec moi même. J'ai décroché dans l'optique de faire front et face à cette histoire. ça ne m'a pas laissé indifférente, mais finalement je pense que je commence à tourner la page. Je n'ai pas souhaité abordé la question de notre rupture, encore moins lui dire à quel point il avait été salaud. Je le laisse avec sa conscience si tant est il qu'il en est. Que chacun gère ses démons, moi je gère les miens.
J'ai finalement compris que ça n'aurait servi à rien de lui faire des reproches. Je souhaitais faire la paix avec ce pan de ma vie, et pour ce faire, je dois me défaire du sentiment de haine. Je pense que c'est fait car je tends peu à peu vers un apaisement ayant pour but de me conduire à une indifférence le concernant. Il est véritablement tombé du piédestal sur lequel je l'avis hissé jusque là. Il me semblait si minable et pathétique au son de sa voix. Il est tout ce que je ne veux plus, c'est à dire qu'il vit au gré de ses émotions, incapable de se maitriser. Je suis une femme de conviction, j'ai envie d'être avec quelqu'un de stable émotionnellement. Pas d'une girouette qui agit au gré du vent, non, ma vie, mon histoire et mon parcours ne me permettent pas de telles attitudes. Peut-être lui dirai-je merci un jour de m'avoir quitté. Je n'en sais encore trop rien.
C'était vraiment l'occasion rêver pour moi de lui dire tout ce que j'avais sur le coeur le concernant. De lui rappeler la façon dont il m'a quitté, me laissant là dans la détresse et le désespoir le plus total. Lui rendre la monnaie de sa pièce, lui renvoyer tout le venin qu'il m'a injecté en m'insultant et en me traitant de tous les noms. Lui demander comment peut-il avoir le culot, l'outrecuidance et la phénoménale indélicatesse de me contacter après m'avoir de traitée limite de crève-merde ?
J'aurai pu le laisser s'interroger à en devenir fou comme ça été le cas lorsque je n'en dormais pas de la nuit à me demander ce qu'il devenait. Lui renvoyer sa misérabilité au visage, sa petitesse et son étroitesse d'esprit.
Mais je ne l'ai pas fait. Quelle aurait été la différence entre lui et moi si je me mettais à son niveau ? Aucune.
De surcroît, il osé me proposer son aide matériel. Mais il n'a vraiment pas compris comment je fonctionne en fait. Son fric, il peut se le garder. Lorsque je l'ai rencontrée, il n'avait pas un seul sou en poche. Ce qui m'a intéressé, c'était lui, ses qualités, son projet de vie, ses ambitions, sa volonté de bâtir une histoire. Il me propose son argent, m'enfin, qu'est ce que je vais faire avec aujourd'hui ? Je survis très bien sans ça.
Au final, j'étais devenue dépendante de lui à tous les niveaux, je croyais ne plus pouvoir vivre sans lui, le croyant essentiel à mon existence. Il a sans doute cru au fond de lui que le confort matériel qu'il m'a offert à un certain moment me rendrait folle, vue la façon dont il m'a éjecté de sa vie et m'a jetée dans une précarité extrême. Il dit qu'il est impressionné par ma fierté et ma dignité. Que souhaitait-il ? que je fasse la manche et le supplie
Enfin, voilà où nous en sommes rendus. Maintenant, j'ai décidé de regarder le verre à moitié plein. Je vais commencer mon stage dans une super structure et je pourrai ainsi appréhender le métier d'avocate d'affaire international auquel je me prédestine.
J'ai discuté avec une amie. Elle m'a encore confirmé que j'avais cette fibre en matière de plaidoirie. Elle m'a dit que lorsque nous avons des exercices à la barre, lorsque je parlais j'étais environnée d'une sorte de grâce. Il ne fallait pas que je l'oublie car j'avais beaucoup de talent
, compliment qui m'a fait un grand bien.