- 16 juin 2013, 10:38
#688107
Bonjour LMR,
Je suis à peu près dans la même situation que toi, bien que je sois une femme, même durée de vie commune, même délais après la rupture. A la différence que cette rupture implique pour moi un changement de vie radical (géographique et professionnel).
Je comprends ta douleur, la tristesse et l’incompréhension, je trouve tu t’en sors bien.
Tu as l’impression de ne rien comprendre, et telle fût la mienne, lorsque la crise a éclaté subitement suite à un évènement réveillant des doutes et de la colère enfouie depuis l’enfance.
Ne serais-ce pas ta perte d’emploi qui aurait de par une modification de la relation, raviver davantage des peurs ?
Aujourd’hui je te livre un peu de ce que j’ai compris, peut-être que cela t’apaisera.
Je la lie
« Tu me poses plein de questions, mais moi-même je n'y vois pas clair dans ma tête, comment veux-tu que j'y arrive en te répondant ? J'ai besoin de temps, je ne sais pas combien mais vu comme je suis perturbée je crois qu'il va me falloir beaucoup de temps pour retrouver ma sérénité.
Crois-moi que je ne le fais pas exprès et que je hais ces périodes de doute où je ne sais plus quoi faire de ma putain de vie. J'ai peur et je suis tourmentée mentalement, cela ne peut pas marcher en couple quand on est comme ça.
Je préfère quand c'est simple moi aussi, tu le sais. Je pense qu'être seule est mon unique solution, je ne veux plus te faire souffrir avec mes doutes, et je crois qu'ils ne vont pas disparaître en un jour malheureusement, je n'y crois pas trop. Cela me fait mal au cœur aussi car quoi que tu en penses, saches que moi aussi j'étais bien, dans notre vie, et que je tiens énormément à toi. Tu es et tu as été mon unique pilier dans ma vie depuis presque sept ans, comment pourrais-je bien le vivre de me retrouver sans aucune attache ? J'ai la sensation de me retrouver à poil sans rien, à zéro, encore une fois, et en plus c'est de ma propre faute car c'est dans ma tête... Oui j'ai envie de me foutre des baffes. Mais c'est comme ça, je ne contrôle pas tout, je n'y arrive pas, j'ai l'impression d'être redevenue très fragile mentalement et ça me fout en l'air. Ce n'est pas facile de se séparer après tant d'années mais j'ai aussi sous-estimé les difficultés, j'ai du mal à partir même si je sais que c'est la seule chose à faire pour l'instant, pour moi et aussi pour toi. »
Il me disait à peut-prêt la même chose, nous avons communiqué la dessus et nous nous sommes fait aider par des professionnels. Et j’ai compris que durant des années il avait lutté contre ses peurs qui ne sont pas des peurs mais de véritables angoisses, que ses doutes étaient là, paralysant notre bonheur. Entre peur d’être abandonné et peur de s’adonner à l’amour.
Lorsque tu écris :
Même si j'ai toujours des sentiments pour elle je suis partagé et je crois qu'il vaut mieux qu'on fasse notre vie séparément parce qu'elle ne s'est jamais livrée à moi à 100% en 7 ans.
Ce qu’elle écrit semble montrer effectivement qu’elle a toujours douté et eu peur.
Il a fait comme elle, « sous-estimer les difficultés » et surtout penser qu’elles se résoudraient au fil du temps. Sans m’en informer. J’ai pris la mesure de ces peurs et doutes, et des tensions que cela impliquait. C’est énorme, insoutenable (selon ses propos à lui) dans les moments ou cela arrive en fait, je l’ai compris en ressentant ses tourments. Si bien que s’extraire, être seul apparait au final comme la seule solution pour soi-même et pour l’autre que l’on a conscience de malmener. Tu lui poses des questions auxquelles elle est incapable de répondre, elle n’a pas compris d’où cela vient.
Quand elle te dit « je ne sais pas quoi faire de ma putain de vie », ce qu’il disait aussi, il fallait dans mon cas comprendre « je suis complètement perdu, je ne sais pas qui je suis, je ne m’aime pas, et j’aimerai tellement être comme les gens qui savent leur besoins et désirs et qui savent aimer simplement ». C’est un problème existentiel difficile à gérer, qui demande un véritable travail sur soi et qui use une énergie démentielle. Les doutes sont là en permanence. Et il n’y a plus beaucoup d’énergie pour s’occuper de son couple.
Elle te dit « tu as été un pilier », tout en se rendant certainement compte qu’un pilier n’est pas en elle, et que tant qu’elle ne sera pas stable elle-même, sa relation à un homme sera teintée de peur et de doutes.
« J’ai peur et je suis tourmenté, cela ne peut pas marcher en couple comme ça »…
Elle a raison.
J’ai compris les infidélités comme un moyen de se rassurer, affronter le grand vide mais avec un quart de pilier destiné à réduire ses peurs, lorsqu’il a pensé que si je savais ses peurs, j’allais partir. Elle a, à priori parfaitement conscience que « changer » d’homme ne résoudra rien, mais pas complètement le courage de se retrouver tout à fait seule
« J'ai du mal à partir même si je sais que c'est la seule chose à faire pour l'instant, pour moi et aussi pour toi. »
Je comprends, qu’elle est réellement perdue, a besoin de se sortir de ces tourments et une relation est ingérable pour elle.
Je ne crois pas qu’un SR puisse la faire revenir, et lorsque je la lie, j’ai l’impression qu’il lui faudra énormément de temps pour y voir clair. J’ai personnellement pris la décision de le laisser tranquille, il s’était engagé sur pas mal de choses vis-à-vis de moi et tout est parti en quelques jours, j’ai abandonné nos projets en cours. J’ai compris qu’il avait besoin de faire un long chemin, que sans cela ma relation à lui serait insatisfaisante, il a fait des efforts mais à un rythme trop soutenu puisque pression quant à nous, ce qui n’a fait qu’augmenter les tensions en lui et entre nous.
Je suis dans ta situation, nous avons un logement en commun et un compte commun aussi, je te comprends donc lorsque tu dis que ton appartement est aussi le sien. J’ai récupéré un logement disponible quelques semaines, après avoir fait un départ en urgence, et trouve normal, le temps de me retourner que mes affaires soit « chez moi ».
Je ne sais comment il le vit, j’ai néanmoins accéder à son souhait de se retrouver seul et j’ai donc fait ce que j’ai pu, à noter que j’ai préféré m’extraire moi que de rester dans ce qui a été chez nous. Je ne passe dans ce qui fut chez nous que lorsque j’ai vraiment besoin de quelque chose, en son absence. Je limite désormais les contacts avec lui, pour moi, parce que je me sens mieux ainsi. Je comprends que la présence de ses affaires te fasse mal, c’est un peu le lot des couples qui se séparent après avoir investi dans un logement commun, au moment où ça pette, il y a cette considération en plus. Quelques semaines ne suffisent pas pour tout régler. Pour ce qui nous concerne, je crois que nous avons tous les deux pris la décision de nous retrouver nous-même, chacun de notre côté avant de voir ce que nous faisons de l’immobilier, je crois que ce n’est pas le moment de prendre des décisions mais plutôt celui d’encaisser le choc, je suis dans ta situation au niveau de mon avenir professionnel, et prends le temps de me retourner dans de bonnes conditions.
Ton idée de mettre ses affaires dans tes cartons me semble bonne si tu veux tourner la page. Je comprends que son ambivalence te tiraille, j’ai vécu cela de long mois. Je crois que même si son comportement semble horripilant, il ne faut peut-être pas le prendre pour comptant, mais le prendre comme des actes d’une personne dans la tourmente. Essayer de ne pas non plus nous croire persécutés par l’autre, mais entendre que lui aussi est tiraillé, souffre, se perd.
Et puis n’a tu pas pris conscience qu’au final, votre relation ne te convenais pas tout à fait ?
J’espère que tes démarches d’emploi vont aboutir. Bon courage.