- 19 août 2014, 14:59
#932277
Après ma p'tite présentation, voici donc mon histoire.
J'ai connu mon ex (ma femme en fait, puisque nous venons tout juste de démarrer la procédure de divorce) fin 1993, alors que j'étais encore un jeune et fringant militaire de carrière. Après quelques mois d'amitié, nous nous sommes rapprochés l'un de l'autre, pour finir par créer un couple en 1994.
Elle était ma première vraie relation amoureuse (première vraiment en tout, je n'ai pas honte de le dire). Elle était de 4 ans plus jeune que moi, mais c'est elle qui avait le plus d'expérience, et qui m'a tout fait découvrir.
Elle habitait dans une cité HLM, chez ses parents, et j'avais une "piaule" au régiment, distant de 15 kilomètres. Ni l'un ni l'autre n'avions de véhicule, mais l'amour donne des ailes, et je n'hésitais pas à parcourir la distance à pied tous les soirs pour la rejoindre (en fait, je me faisais emmener par des copains, et je rentrais à pied plus tard dans la nuit).
Au bout de quelques mois, nous avons réussi à avoir notre propre logement, dans cette cité. Là, je pense avoir démontré ma première grande preuve d'amour, car je ne pense pas que beaucoup l'auraient fait. En effet, j'ai accepté de prendre ce logement avec elle, alors qu'il était situé sur le même palier (la porte voisine, en fait), que mes beaux-parents. Mes beaux-parents étaient très gentils, certes, mais bon, je pense que vous imaginez la suite...
En 1995, par un mauvais concours de circonstance, je perd mon emploi. Rien de très grave en soi. Mon ex n'a jamais semblé m'en vouloir, elle connaissait elle-même des périodes de chômage de temps en temps et naviguait de CDD en CDD, et avec les allocations, nous nous en sortions tout de même honorablement. Au bout de quelques mois, j'ai retrouvé du boulot, et la vie a repris son cours normal. Mais dans ces quelques mois d'inactivité, j'ai bien ressenti que la suspicion s'était installée chez mes beaux-parents, qui s'imaginaient déjà que j'avais tout prémédité, et que je m'étais installé avec leur fille dans l'unique but de profiter de son salaire. Ambiance...
En 1996, nous officialisons notre couple devant les familles en organisant des fiançailles. Mes parents n'étaient pas trop "chauds" à ce sujet, car ils avaient eux aussi du mal à faire confiance à "ex". Mais bon, j'étais assez grand pour décider de mon avenir, et je finissais par les rallier à ma cause.
En 1998, nous commençons à parler mariage; celui-ci sera reculé à 1999 suite à un décès dans ma famille proche. Là encore, mes parents marquent clairement leur opposition, ce qui fait beaucoup de mal à "ex", mais encore une fois, je ne cède pas, et j'affirme qu'elle est la femme de ma vie.
En 2001, une fois bien installés dans la vie (smicards habitant en HLM, mais heureux et travaillant tous les deux), nous commençons à envisager d'agrandir notre famille. Personnellement, ce n'était pas mon rêve, mais je comprenais sa volonté, et je lui faisais totalement confiance pour devenir la mère de mes enfants. Rien ne se passant pendant un an, en 2002, nous passons des examens, et là, la première catastrophe arrive. "Ex" apprend qu'elle ne pourra pas avoir d'enfants sans passer par la dure épreuve de la PMA. Je la soutiens de mon mieux pendant les trois ans où nous faisons d'innombrables tentatives qui se soldent toutes par des échecs.
En 2005, voyant que ces échecs consécutifs la conduisaient vers une dépression certaine, je réussis à la convaincre de faire une pause de quelques mois, afin de faire le vide et de ré-essayer plus tard lorsqu'elle irait mieux, puisque nous étions encore jeune, et que rien ne pressait.
En 2006, nous avons l'opportunité d'acheter le fond de commerce où elle était employée comme coiffeuse. Nous décidons de nous lancer dans l'aventure. Au-moins, si nous ne réussissons pas à avoir d'enfant, ce salon sera notre bébé, et nous aurons créé quelque-chose ensemble. Ses parents nous prêtent un tiers de la somme dont nous avons besoin, et de mon côté, je me bats avec les banques, et je réussis à décrocher l'emprunt des deux tiers qui nous manquaient pour concrétiser notre projet. Mais comme ses parents ont mis la main à la poche, j'accepte que le salon soit mis à son nom.
En 2007, ses parents décident, à l'âge de 71 ans, de se séparer. Ex entretient depuis des années des relations compliquées avec son père, qui peut être méchant lorsqu'il a un coup dans le nez, ce qui arrive de plus en plus souvent depuis qu'il est en retraite. Mais elle entretient aussi une relation fusionnelle avec sa mère. Elle me demande donc un nouveau sacrifice.
Nous vivions toujours en HLM, à 15 kilomètres du salon de coiffure que nous avions racheté, et à 30 kilomètres de l'endroit où j'étais moi-même salarié. Elle me demande donc de déménager, et de louer une maison assez grande pour héberger sa mère qui est en instance de divorce. Elle trouve une maison dans le village où nous avons le salon, ce qui réduira considérablement nos frais de route, pour me convaincre. De plus, belle-maman prend en charge une partie du loyer.
J'accepte, et nous voilà maintenant vivant avec belle-maman, après avoir vécu 12 ans sur le même palier. Mes parents me confient qu'ils doutent beaucoup de la suite des évènements, mais j'aime ma femme, et j'accepte la situation.
Trois mois plus tard, belle-maman et beau-papa se sot "rabibochés", et elle repart avec lui, nous laissant toute la maison, et tout le loyer (assez élevé même avec nos revenus), à charge. Je commence donc à faire des heures sup' à n'en plus finir pour arriver à joindre les deux bouts, parce que Ex adore cette maison. Ex fait aussi de gros efforts, et travaille même le 24 décembre, jour où je dois faire euthanasier notre petit chat de 12 ans.
La vie n'avait pas été tendre avec nous jusque là, mais globalement, de 1997 à 2008, nous avions réussi à travailler et à pouvoir nous payer des vacances tous les ans pour nous retrouver ensemble, et rester amoureux presque comme au premier jour. Mais dès l'histoire du chat, nous commençons tous les deux à nous demander si notre vie vaut tous les sacrifices que nous sommes en train de faire.
En 2009, beau-papa tombe gravement malade, et passe pratiquement un an à l'hôpital. Ex passe la plupart de ses soirées de cette période à faire des allers-retours pour aller le voir. La fatigue s'accumule, et elle est obligée de ralentir au travail; cela conjugué à la crise, les premières difficultés financières apparaissent au salon. Rien de grave, mais cela se ressent tout de même.
En 2010, décès de mon beau-père. Belle-maman est trop âgée et Ex est trop fatiguée et trop déprimée pour s'occuper de quoi que ce soit. C'est donc moi qui gère toutes les formalités dans cette épreuve. Par la suite, nous décidons d'accueillir à nouveau belle-maman à la maison tous les week-end. Au début, du samedi au lundi, ce qui se transformera assez rapidement de vendredi au mardi, puis au mercredi.
Belle-maman se remet très bien de son deuil: à presque 75 ans, elle recommence à porter des jupes courtes, des décolletés, et à se maquiller...
Ex et moi sombrons doucement dans la déprime. Nous n'avons plus de vie intime, les difficultés financières du salon de coiffure qui étaient apparues suite au ralentissement de son travail pendant la maladie de son père, s'accumulent avec la crise, et nous ne pouvons même plus nous permettre de partir quelques jours en vacances.
De mon côté, j'ai des difficultés dans mon travail qui m'absorbent beaucoup, mais j'essaie de tenir le coup au maximum, afin de sauver notre entreprise, en injectant en permanence de l'argent dans les comptes.
Je tiens ainsi 4 ans. Mais de 2013 à 2014, les difficultés dans mon travail deviennent telles que je délaisse complètement Ex. En 2013, nous perdons le petit chien que nous avions adopté au décès du chat. Ex s'enfonce complètement dans la dépression, change trois fois de médecin en un an pour pouvoir à chaque fois se faire prescrire des tonnes de médicaments, et moi je n'ai plus assez de force pour la soutenir, et sa mère ne voit rien.
En février 2014, je perd mon emploi. Je ne peux plus faire face aux frais du salon de coiffure, et on s'enfonce dans les difficultés.
Au mois de mai, Ex m'organise un superbe anniversaire, mais je suis trop "usé" pour me montrer reconnaissant. Première engueulade en 20 ans de vie commune.
En juin, elle m'annonce qu'elle s'en va une semaine prendre du repos "chez une copine", pour me faire réfléchir au mal que je lui fais. Je suis tellement à l'ouest à ce moment-là, tellement absorbé dans ma recherche d'emploi, et tellement fatigué que je ne réagis pas.
Elle revient un mois, puis me fait le même coup en juillet, pour finir par m'annoncer notre séparation, et son intention de divorcer fin juillet. Elle me quitte le 25 juillet, une semaine avant que je retrouve un emploi.
La suite du roman dans un prochain épisode.
J'ai connu mon ex (ma femme en fait, puisque nous venons tout juste de démarrer la procédure de divorce) fin 1993, alors que j'étais encore un jeune et fringant militaire de carrière. Après quelques mois d'amitié, nous nous sommes rapprochés l'un de l'autre, pour finir par créer un couple en 1994.
Elle était ma première vraie relation amoureuse (première vraiment en tout, je n'ai pas honte de le dire). Elle était de 4 ans plus jeune que moi, mais c'est elle qui avait le plus d'expérience, et qui m'a tout fait découvrir.
Elle habitait dans une cité HLM, chez ses parents, et j'avais une "piaule" au régiment, distant de 15 kilomètres. Ni l'un ni l'autre n'avions de véhicule, mais l'amour donne des ailes, et je n'hésitais pas à parcourir la distance à pied tous les soirs pour la rejoindre (en fait, je me faisais emmener par des copains, et je rentrais à pied plus tard dans la nuit).
Au bout de quelques mois, nous avons réussi à avoir notre propre logement, dans cette cité. Là, je pense avoir démontré ma première grande preuve d'amour, car je ne pense pas que beaucoup l'auraient fait. En effet, j'ai accepté de prendre ce logement avec elle, alors qu'il était situé sur le même palier (la porte voisine, en fait), que mes beaux-parents. Mes beaux-parents étaient très gentils, certes, mais bon, je pense que vous imaginez la suite...
En 1995, par un mauvais concours de circonstance, je perd mon emploi. Rien de très grave en soi. Mon ex n'a jamais semblé m'en vouloir, elle connaissait elle-même des périodes de chômage de temps en temps et naviguait de CDD en CDD, et avec les allocations, nous nous en sortions tout de même honorablement. Au bout de quelques mois, j'ai retrouvé du boulot, et la vie a repris son cours normal. Mais dans ces quelques mois d'inactivité, j'ai bien ressenti que la suspicion s'était installée chez mes beaux-parents, qui s'imaginaient déjà que j'avais tout prémédité, et que je m'étais installé avec leur fille dans l'unique but de profiter de son salaire. Ambiance...
En 1996, nous officialisons notre couple devant les familles en organisant des fiançailles. Mes parents n'étaient pas trop "chauds" à ce sujet, car ils avaient eux aussi du mal à faire confiance à "ex". Mais bon, j'étais assez grand pour décider de mon avenir, et je finissais par les rallier à ma cause.
En 1998, nous commençons à parler mariage; celui-ci sera reculé à 1999 suite à un décès dans ma famille proche. Là encore, mes parents marquent clairement leur opposition, ce qui fait beaucoup de mal à "ex", mais encore une fois, je ne cède pas, et j'affirme qu'elle est la femme de ma vie.
En 2001, une fois bien installés dans la vie (smicards habitant en HLM, mais heureux et travaillant tous les deux), nous commençons à envisager d'agrandir notre famille. Personnellement, ce n'était pas mon rêve, mais je comprenais sa volonté, et je lui faisais totalement confiance pour devenir la mère de mes enfants. Rien ne se passant pendant un an, en 2002, nous passons des examens, et là, la première catastrophe arrive. "Ex" apprend qu'elle ne pourra pas avoir d'enfants sans passer par la dure épreuve de la PMA. Je la soutiens de mon mieux pendant les trois ans où nous faisons d'innombrables tentatives qui se soldent toutes par des échecs.
En 2005, voyant que ces échecs consécutifs la conduisaient vers une dépression certaine, je réussis à la convaincre de faire une pause de quelques mois, afin de faire le vide et de ré-essayer plus tard lorsqu'elle irait mieux, puisque nous étions encore jeune, et que rien ne pressait.
En 2006, nous avons l'opportunité d'acheter le fond de commerce où elle était employée comme coiffeuse. Nous décidons de nous lancer dans l'aventure. Au-moins, si nous ne réussissons pas à avoir d'enfant, ce salon sera notre bébé, et nous aurons créé quelque-chose ensemble. Ses parents nous prêtent un tiers de la somme dont nous avons besoin, et de mon côté, je me bats avec les banques, et je réussis à décrocher l'emprunt des deux tiers qui nous manquaient pour concrétiser notre projet. Mais comme ses parents ont mis la main à la poche, j'accepte que le salon soit mis à son nom.
En 2007, ses parents décident, à l'âge de 71 ans, de se séparer. Ex entretient depuis des années des relations compliquées avec son père, qui peut être méchant lorsqu'il a un coup dans le nez, ce qui arrive de plus en plus souvent depuis qu'il est en retraite. Mais elle entretient aussi une relation fusionnelle avec sa mère. Elle me demande donc un nouveau sacrifice.
Nous vivions toujours en HLM, à 15 kilomètres du salon de coiffure que nous avions racheté, et à 30 kilomètres de l'endroit où j'étais moi-même salarié. Elle me demande donc de déménager, et de louer une maison assez grande pour héberger sa mère qui est en instance de divorce. Elle trouve une maison dans le village où nous avons le salon, ce qui réduira considérablement nos frais de route, pour me convaincre. De plus, belle-maman prend en charge une partie du loyer.
J'accepte, et nous voilà maintenant vivant avec belle-maman, après avoir vécu 12 ans sur le même palier. Mes parents me confient qu'ils doutent beaucoup de la suite des évènements, mais j'aime ma femme, et j'accepte la situation.
Trois mois plus tard, belle-maman et beau-papa se sot "rabibochés", et elle repart avec lui, nous laissant toute la maison, et tout le loyer (assez élevé même avec nos revenus), à charge. Je commence donc à faire des heures sup' à n'en plus finir pour arriver à joindre les deux bouts, parce que Ex adore cette maison. Ex fait aussi de gros efforts, et travaille même le 24 décembre, jour où je dois faire euthanasier notre petit chat de 12 ans.
La vie n'avait pas été tendre avec nous jusque là, mais globalement, de 1997 à 2008, nous avions réussi à travailler et à pouvoir nous payer des vacances tous les ans pour nous retrouver ensemble, et rester amoureux presque comme au premier jour. Mais dès l'histoire du chat, nous commençons tous les deux à nous demander si notre vie vaut tous les sacrifices que nous sommes en train de faire.
En 2009, beau-papa tombe gravement malade, et passe pratiquement un an à l'hôpital. Ex passe la plupart de ses soirées de cette période à faire des allers-retours pour aller le voir. La fatigue s'accumule, et elle est obligée de ralentir au travail; cela conjugué à la crise, les premières difficultés financières apparaissent au salon. Rien de grave, mais cela se ressent tout de même.
En 2010, décès de mon beau-père. Belle-maman est trop âgée et Ex est trop fatiguée et trop déprimée pour s'occuper de quoi que ce soit. C'est donc moi qui gère toutes les formalités dans cette épreuve. Par la suite, nous décidons d'accueillir à nouveau belle-maman à la maison tous les week-end. Au début, du samedi au lundi, ce qui se transformera assez rapidement de vendredi au mardi, puis au mercredi.
Belle-maman se remet très bien de son deuil: à presque 75 ans, elle recommence à porter des jupes courtes, des décolletés, et à se maquiller...
Ex et moi sombrons doucement dans la déprime. Nous n'avons plus de vie intime, les difficultés financières du salon de coiffure qui étaient apparues suite au ralentissement de son travail pendant la maladie de son père, s'accumulent avec la crise, et nous ne pouvons même plus nous permettre de partir quelques jours en vacances.
De mon côté, j'ai des difficultés dans mon travail qui m'absorbent beaucoup, mais j'essaie de tenir le coup au maximum, afin de sauver notre entreprise, en injectant en permanence de l'argent dans les comptes.
Je tiens ainsi 4 ans. Mais de 2013 à 2014, les difficultés dans mon travail deviennent telles que je délaisse complètement Ex. En 2013, nous perdons le petit chien que nous avions adopté au décès du chat. Ex s'enfonce complètement dans la dépression, change trois fois de médecin en un an pour pouvoir à chaque fois se faire prescrire des tonnes de médicaments, et moi je n'ai plus assez de force pour la soutenir, et sa mère ne voit rien.
En février 2014, je perd mon emploi. Je ne peux plus faire face aux frais du salon de coiffure, et on s'enfonce dans les difficultés.
Au mois de mai, Ex m'organise un superbe anniversaire, mais je suis trop "usé" pour me montrer reconnaissant. Première engueulade en 20 ans de vie commune.
En juin, elle m'annonce qu'elle s'en va une semaine prendre du repos "chez une copine", pour me faire réfléchir au mal que je lui fais. Je suis tellement à l'ouest à ce moment-là, tellement absorbé dans ma recherche d'emploi, et tellement fatigué que je ne réagis pas.
Elle revient un mois, puis me fait le même coup en juillet, pour finir par m'annoncer notre séparation, et son intention de divorcer fin juillet. Elle me quitte le 25 juillet, une semaine avant que je retrouve un emploi.
La suite du roman dans un prochain épisode.