- 20 juil. 2013, 05:53
#713724
Bonjour à tous.
Je tiens à écrire mon histoire ici, pas seulement parce que j'ai besoin de conseils, mais aussi parce que j'ai besoin que les gens à qui je m'adresse comprennent mon parcours. Je me suis trop souvent fait jugée sur Internet à cause de mon âge, les gens décident que puisque je suis jeune, je ne suis pas crédible et ne dois pas être prise au sérieux. Je vis avec mon ''copain'' (non, je ne dirai pas qu'il est mon ex encore, pas envie) un parcours assez spécial, c'est quelqu'un de très important dans ma vie et pas uniquement parce que je l'aime et qu'il est mon premier amour. Il est beaucoup plus que ça.
Je suis une jeune fille de 18 ans, mon copain en a 19.
Nous n'avons pas eu la vie facile tous les jours ni l'un ni l'autre, et c'est parce qu'on s'aime et qu'on se soutient que pendant presque 5 ans, on a tout traversé main dans la main et sortis avec le sourire. Officiellement, notre histoire a débuté le 10 octobre 2008. Mais en fait, nous nous sommes toujours connus, on vivait dans le même village, dans le même rang, on jouait ensemble en maternelle, on a grandi ensemble, on est devenus des amis très proches avec le temps. C'est vraiment mon meilleur ami, la personne en qui j'ai toute la confiance du monde. Je dirais que ce qui nous a beaucoup différencié dès le début, c'était notre caractère et notre manière d'affronter la vie. Lui ça a toujours été un garçon très intègre, très attentionné, il a le cœur à la bonne place, c'est vraiment quelqu'un de bien et de courageux pour les gens qu'il aime. Et pour ma part, disons que je suis le genre de fille que tout le monde déteste. Depuis la fin de mon enfance jusqu'à maintenant, j'ai vécu des problèmes de santé, de l'intimidation et du harcèlement, des problèmes scolaires, des conneries avec la cigarette, l'alcool, et à l'occasion la drogue, j'ai des problèmes familiaux, j'ai des tendances dépressives. Vous pouvez imaginer la sorte de relation que j'ai avec ceux qui m'entourent.
Lorsqu'il m'a avoué qu'il était amoureux de moi, j'avais 13 ans et lui 14, j'étais internée dans un centre jeunesse comme ''jeune dépressive'' qui se faisait suivre après une tentative de suicide et une longue hospitalisation. Il était le seul vrai ami que j'avais à cette époque ... Et j'peux littéralement dire qu'il m'a sauvée, parce que par la suite, il m'a redonné beaucoup de force, de volonté et de courage pour affronter ma dépression et tous mes problèmes autour. À seulement 14 ans, c'était déjà quelqu'un de passionné, et de très amoureux, il ne me permettait pas de sombrer, il était là à chaque crise, à chaque moment de faiblesse. Notre début de parcours était déjà ''accidenté'' si je peux dire ça comme ça. On a affronté les mauvaises langues à l'école qui nous jugeaient et qui disaient de moi que j'étais pas assez bien pour mon copain. On a affronté ma famille, chrétienne protestante, qui était absolument contre le fait que j'aie un copain à cet âge. Elle n'avait pas totalement tort, mais je crois que c'était pour le mieux.
Bref ... On était extrêmement jeunes, amoureux, stupides, et moi j'étais une espèce de gamine écervelée et déjà poussée dans une mauvaise pente, on a donc pas réfléchi lorsqu'on a eu notre première, à peu près une semaine avant mes 14 ans. Je suis tombée enceinte. À ma première fois. Dans des conditions sociales assez merdiques. Pour résumer cette partie de notre vie où il s'est passé tellement de choses que je juge mieux de raccourcir : J'étais en plein conflit familial au moment où j'ai appris ma grossesse, je vivais avec mes frères chez une tante, temporairement. Mon copain est la première personne, après ma tante et mon grand frère, à qui je l'ai annoncé. Contrairement à moi, il a réagi de manière quand même mature, c'est lui qui m'a encouragé à en parler avec lui à ses propres parents. Mes valeurs religieuses m'interdisant d'avorter, j'avais décidé de faire adopter mon bébé. On a donc affronté encore une fois tous les deux ce qui nous arrivait, même si lui et sa famille n'étaient pas d'accord pour faire adopter la ''crevette'' comme on l'appelait, mon copain disait qu'on avait pas à endurer les problèmes familiaux, sociaux, de santé, scolaires, et j'en passe, pour finalement abandonner le ''fruit de notre amour'' à d'autres gens. C'est donc lui au fil du temps, parce qu'il m'aimait, réussissait à me faire aimer notre bébé, à me donner de l'espoir que si on voulait, on pourrait s'en sortir et faire les sacrifices pour. Donc, après des semaines de discussion et de réflexion avec sa famille à lui, nous avons décidé de garder notre enfant. Ça n'a pas plu à mes parents, qui ont alors plus ou moins coupé les ponts avec moi en me laissant aller vivre chez les parents de mon copain. On a également appris que mon copain était gravement malade à ce moment. à la fin de ma grossesse, il était hospitalisé depuis de longues semaines, j'étais encore dans un état assez dépressif, je n'avais plus ma famille à mes côtés, et je ne me sentais pas prête à devenir mère, c'était horrible, et je ne pensais pas passer au travers.
Mon fils est né le 12 septembre 2009. J'ai vécu un accouchement ''sans problèmes'' mais que j'ai vécu comme un vrai cauchemar. Par contre, quand j'ai vu mon bébé pour la première fois, ça a été magique, je pensais pas que c'était humainement possible de ressentir un feeling d'amour absolu en une seule seconde, mais c'est ça que j'ai vécu. J'avais aucune confiance en moi, et j'ai trouvé mon fils tellement beau, tellement parfait, que j'voyais ça comme un miracle. Pis pendant environ 2 semaines, j'ai appris à être maman, jusqu'à ce que mon copain puisse sortir de l'hôpital et qu'on puisse être des parents. On était des enfants. On avait 14 et 15 ans, pas des têtes d'adulte, mais on s'est donné un gros coup de pied au derrière, et on a commencé notre vie de famille de notre mieux, en faisant le plus gros par nous-mêmes, sans l'aide de ses parents en général.
Dans les années qui ont suivi ... On a vécu des hauts et des bas. On est très différents dans notre façon de penser, de vivre et d'agir ... Mais on s'aimait et ça triomphait tout le temps sur tout. On a vécu un deuil familial horrible pendant l'été 2010, que j'ai extrêmement eu du mal à vivre et qui m'a donné l'impression que notre couple ne passerait pas au travers parfois ... Mais mon copain, même s'il a beaucoup de mal à manifester ses sentiments quand il a de la peine, m'a prouvé que plus le temps passait, plus on se renforçait ensemble, plus il m'aimait, plus il voulait qu'on reste une famille unie, tous les trois. Il m'a demandée en fiançailles le 17 décembre 2010, j'étais à un mois de mes 16 ans. On était hyper jeunes, mais c'était symbolique et important pour nous. Une promesse de notre avenir à trois.
En été 2011, ma pilule n'a pas fonctionnée, et je suis tombée enceinte de mon deuxième fils. À ce moment là, comme on vivait encore chez ses parents, et qu'il venait d'obtenir son diplôme (donc travaillait à temps plein) et que moi j'étais en dernière année avant d'avoir le mien, on a décidé de rester encore chez eux, mais en leur payant une pension, ils nous louaient un étage de la maison. Si on a vécu cette grossesse bien mieux que la première dans ses conditions, mais aussi parce qu'on a été ensemble tout le long, y'a eu des moments où mon copain était distant. Et moi aussi. Parce que la vie commençait à être compliquée, et parfois à peser encore plus lourd que d'habitude sur nos épaules. Mon bébé est né le 26 avril 2012. On a appris qu'il était malade à sa naissance. Une autre chose à gérer dans la vie quotidienne mais aussi émotionnellement, je devais jongler entre mes enfants, dont un nouveau-né malade, notre coin de la maison, et la préparation de mon diplôme, pendant que mon copain travaillait comme un acharné pour qu'on puisse se prendre un appartement le plus rapidement possible. J'ai eu mon diplôme, on a déménagé dans notre appartement à 1h15 environ de notre village natal, j'ai commencé à travailler à temps plein été 2012 pendant que lui, il commençait une formation.
Notre fils a été réopéré et hospitalisé pendant pratiquement tout le mois d'octobre. Il a guéri, et c'est maintenant un beau bébé très en santé et avec qui on est tous les deux en amour. On a deux fils magnifiques. Et s'il y a bien une chose que je sais encore maintenant, c'est à quel point nous aimons nos enfants, peu importe dans quel état est notre relation amoureuse.
Bref, jusqu'à Noël dernier, on s'en sortait très bien. Mais ça a commencé à moins bien aller entre nous à cette période ... On était quand même assez bien dans le général, mais au lit, là ça coinçait. Du jour au lendemain, mon copain m'a annoncé qu'il en avait marre de la routine ... Que je ne le satisfaisais plus autant avec le temps vu qu'on innovait rien. Mais je suis la fille la plus coincée du monde au lit. Et ce n'est pas une question de confiance en lui, c'est une question de confiance en moi, et de blocages psychologiques que j'n'ai jamais combattu. Maintenant ils sont trop profondément ancrés en moi. Jusqu'au début du mois de juin, il a continué à être très compréhensif, très patient à ce niveau. Mais on a pas su faire évoluer quoi que ce soit. Il a commencé à plus sortir aussi, avec les amis qu'il s'était fait dans sa formation. Je n'ai rien contre ça, mais ça nous a un peu éloignés. Durant l'année 2013, on a pas beaucoup vécu comme un couple. On a vécu comme deux adolescents qui doivent gérer école-travail-bébé-maison. J'ai pas trop compris pourquoi on devenait de moins en moins sur la même longueur d'ondes. Il n'était pas absent en tant que père, mais j'avais l'impression qu'il déconnait et s'amusait alors que j'étais coincée à la maison ou au travail, à m'occuper de mes enfants sans avoir aucune vie sociale. J'ai pas vraiment d'amis dans la ville où nous sommes, même si ça fait un an qu'on y vit. J'crois qu'au final je l'ai vraiment empêché de vivre pour rien. On était tous les deux à bout et je jetais ça sur sa faute. Puis, j'ai recommencé en juin à avoir d'immenses problèmes avec ma famille. J'ai des problèmes d'horaire de travail, on est très serrés niveau finances ... Pour dire que je ne mange plus beaucoup pour ne pas ôter le pain de la bouche de mes fils. Je ne suis pas buvable. J'en ai toujours eu conscience, mais là, c'est vraiment exacerbé, et je ne le contrôle pas. J'ai des idées noires, je suis stressée et je craque pour des riens.
Et je crois que le tout a signé le ras-le-bol de mon homme ...
Quand il m'a annoncé du tac au tac, alors que je ne m'y attendais pas il y a un peu plus de 2 semaines, qu'il ne savait plus s'il m'aimait autant, qu'il était frustré de sa vie avec moi, et qu'il voulait rompre ... J'me suis dit sur le coup qu'il était complètement à côté de la plaque, qu'on ne se barre pas quand on a deux enfants en bas âge à s'occuper. Et il a pris la voiture pour descendre chez ses parents. Il a fermé son téléphone pour que je ne puisse pas le rejoindre, il n'a pas dit à ses parents où il allait. J'pense qu'il a juste profité pendant quelques jours de son été comme un ado sans responsabilité ...
Au début, je me disais que c'était sous le coup de la colère, de la pression, qu'il ne pensait pas ce qu'il disait. Mais il appelait tous les soirs juste pour prendre des nouvelles de ses fils, et tout ce qu'il me disait, c'est qu'il réfléchissait à comment qu'on s'arrangerait chacun de notre côté pour quand même élever nos fils ensemble. Et ça m'a vraiment pété en pleine face. J'avais du mal à y croire, j'espérais que c'était des paroles en l'air, il est tellement impulsif et orgueilleux que ça aurait pu être ça.
Et à force je m'inquiétais, comment on va faire si on est plus ensemble, financièrement, on a besoin l'un de l'autre pour joindre les deux bouts. L'un sans l'autre, tous nos projets d'avenir des prochaines années sont compromis. Ce sera impossible pour moi de recommencer des études un jour. Et puis, je ne suis pas capable d'imaginer ma vie sans lui. Il m'apportait de la confiance en moi, de la confiance en la vie. C'est tellement un gars aimant, attentionné, celui à qui je me confie, celui qui me remonte le moral même quand je suis au plus bas. J'peux juste pas envisager qu'il me quitte. Et moi, sans ma famille à qui parler, en osant pas me confier à la sienne par respect pour lui, et sans aucun ami pour m'endurer, je trouve ça vraiment dure de tenir le coup. J'passe le plus clair de mon temps avec mes fils, et quand je sais pas dormir la nuit, eh bien j'suis pas capable de m'empêcher de pleurer, parce que j'ai peur, et maintenant aussi, parce que j'ai mal. Parce que j'en suis venue à la conclusion que nous avions besoin d'un ''break'' pour se remettre les idées en place. Et c'est ce que je lui ai proposé. Mais il ne l'a pas très bien pris, allez savoir pourquoi je ne comprends plus rien à ses pensées, à ses mots et à ses gestes. On s'est engueulés au téléphone, il m'a dit que si je voulais un break, ben que lui il en profiterait pour vivre d'autres expériences, qu'il irait voir ailleurs. Et moi, en envisageant pas qu'il était sérieux, j'lui ai dit que j'en avais rien à faire. J'lui ai ouvert grand la porte, et je m'en veux à mort. Parce qu'il l'a fait. Il est venu à l'appartement mercredi pour chercher des affaires, et il a OSÉ emmener la guidoune qu'il s'était trouvé avec lui. Ça m'a dégoûtée. Il était dans les 6h du matin, j'étais levée avec mon bébé de 14 mois, et quand il est entré, j'ai été incapable de réagir tellement j'ai été choquée. Il s'est juste excusé ''parce qu'il croyait qu'on dormirait encore'' ... Et il a fait ce qu'il avait à faire comme si de rien n'était. J'ai mis la fille dehors, et j'suis allée me réfugier dans la chambre de mes fils avec eux, pour ne pas avoir à lui parler parce que je savais que j'allais me mettre à hurler, et j'ai attendu qu'il parte.
Et maintenant pendant qu'il fourre avec une autre fille qui doit être 50x plus belle que moi, j'suis pognée à mon appartement avec mes fils, toute seule, j'ai pas le droit de craquer devant eux, je ne sais pas ce que mon copain fait, je ne sais pas où il est, et en fait je m'en fous. Je veux juste qu'il me revienne après coup.
Je croyais avant que si ça devait m'arriver, je serais en colère, insultée, je ne voudrais plus le voir. Mais en réalité, je ne supporte pas cette idée. Ce n'est pas à lui que j'en veux, c'est à moi. Je me rends malade, j'ai la haine envers moi-même, et j'ai peur. J'ai tellement peur que ça me rend dingue. Pour moi, il peut faire ce qu'il veut, dire ce qu'il veut, essayer ce qu'il veut ... Tant que lorsque ça soit fait il me revienne. J'veux faire les efforts qu'il me demandera. Parce que je sais très bien qu'il peut facilement trouver mieux ailleurs, des filles plus belles, plus ouvertes, avec qui il aura plus de plaisir en vie de couple, qui le comblera mieux au lit, et ça amplifie ce que je ressens. Il n'a aucune raison de revenir pour moi ... Et ça me donne envie de crever.
Je sais qu'il sera là en tant que père, j'doute pas de ça. Mais moi, je vais perdre l'homme que j'aime, et de la manière dont c'est parti, je vais aussi perdre mon meilleur ami. Et je supporte plus cette situation, j'passerai pas au travers.
Voilà. Je ne sais pas quoi dire d'autre, j'radote ...
Merci et surtout bravo à ceux qui auront le courage de lire tout ça ...
Je tiens à écrire mon histoire ici, pas seulement parce que j'ai besoin de conseils, mais aussi parce que j'ai besoin que les gens à qui je m'adresse comprennent mon parcours. Je me suis trop souvent fait jugée sur Internet à cause de mon âge, les gens décident que puisque je suis jeune, je ne suis pas crédible et ne dois pas être prise au sérieux. Je vis avec mon ''copain'' (non, je ne dirai pas qu'il est mon ex encore, pas envie) un parcours assez spécial, c'est quelqu'un de très important dans ma vie et pas uniquement parce que je l'aime et qu'il est mon premier amour. Il est beaucoup plus que ça.
Je suis une jeune fille de 18 ans, mon copain en a 19.
Nous n'avons pas eu la vie facile tous les jours ni l'un ni l'autre, et c'est parce qu'on s'aime et qu'on se soutient que pendant presque 5 ans, on a tout traversé main dans la main et sortis avec le sourire. Officiellement, notre histoire a débuté le 10 octobre 2008. Mais en fait, nous nous sommes toujours connus, on vivait dans le même village, dans le même rang, on jouait ensemble en maternelle, on a grandi ensemble, on est devenus des amis très proches avec le temps. C'est vraiment mon meilleur ami, la personne en qui j'ai toute la confiance du monde. Je dirais que ce qui nous a beaucoup différencié dès le début, c'était notre caractère et notre manière d'affronter la vie. Lui ça a toujours été un garçon très intègre, très attentionné, il a le cœur à la bonne place, c'est vraiment quelqu'un de bien et de courageux pour les gens qu'il aime. Et pour ma part, disons que je suis le genre de fille que tout le monde déteste. Depuis la fin de mon enfance jusqu'à maintenant, j'ai vécu des problèmes de santé, de l'intimidation et du harcèlement, des problèmes scolaires, des conneries avec la cigarette, l'alcool, et à l'occasion la drogue, j'ai des problèmes familiaux, j'ai des tendances dépressives. Vous pouvez imaginer la sorte de relation que j'ai avec ceux qui m'entourent.
Lorsqu'il m'a avoué qu'il était amoureux de moi, j'avais 13 ans et lui 14, j'étais internée dans un centre jeunesse comme ''jeune dépressive'' qui se faisait suivre après une tentative de suicide et une longue hospitalisation. Il était le seul vrai ami que j'avais à cette époque ... Et j'peux littéralement dire qu'il m'a sauvée, parce que par la suite, il m'a redonné beaucoup de force, de volonté et de courage pour affronter ma dépression et tous mes problèmes autour. À seulement 14 ans, c'était déjà quelqu'un de passionné, et de très amoureux, il ne me permettait pas de sombrer, il était là à chaque crise, à chaque moment de faiblesse. Notre début de parcours était déjà ''accidenté'' si je peux dire ça comme ça. On a affronté les mauvaises langues à l'école qui nous jugeaient et qui disaient de moi que j'étais pas assez bien pour mon copain. On a affronté ma famille, chrétienne protestante, qui était absolument contre le fait que j'aie un copain à cet âge. Elle n'avait pas totalement tort, mais je crois que c'était pour le mieux.
Bref ... On était extrêmement jeunes, amoureux, stupides, et moi j'étais une espèce de gamine écervelée et déjà poussée dans une mauvaise pente, on a donc pas réfléchi lorsqu'on a eu notre première, à peu près une semaine avant mes 14 ans. Je suis tombée enceinte. À ma première fois. Dans des conditions sociales assez merdiques. Pour résumer cette partie de notre vie où il s'est passé tellement de choses que je juge mieux de raccourcir : J'étais en plein conflit familial au moment où j'ai appris ma grossesse, je vivais avec mes frères chez une tante, temporairement. Mon copain est la première personne, après ma tante et mon grand frère, à qui je l'ai annoncé. Contrairement à moi, il a réagi de manière quand même mature, c'est lui qui m'a encouragé à en parler avec lui à ses propres parents. Mes valeurs religieuses m'interdisant d'avorter, j'avais décidé de faire adopter mon bébé. On a donc affronté encore une fois tous les deux ce qui nous arrivait, même si lui et sa famille n'étaient pas d'accord pour faire adopter la ''crevette'' comme on l'appelait, mon copain disait qu'on avait pas à endurer les problèmes familiaux, sociaux, de santé, scolaires, et j'en passe, pour finalement abandonner le ''fruit de notre amour'' à d'autres gens. C'est donc lui au fil du temps, parce qu'il m'aimait, réussissait à me faire aimer notre bébé, à me donner de l'espoir que si on voulait, on pourrait s'en sortir et faire les sacrifices pour. Donc, après des semaines de discussion et de réflexion avec sa famille à lui, nous avons décidé de garder notre enfant. Ça n'a pas plu à mes parents, qui ont alors plus ou moins coupé les ponts avec moi en me laissant aller vivre chez les parents de mon copain. On a également appris que mon copain était gravement malade à ce moment. à la fin de ma grossesse, il était hospitalisé depuis de longues semaines, j'étais encore dans un état assez dépressif, je n'avais plus ma famille à mes côtés, et je ne me sentais pas prête à devenir mère, c'était horrible, et je ne pensais pas passer au travers.
Mon fils est né le 12 septembre 2009. J'ai vécu un accouchement ''sans problèmes'' mais que j'ai vécu comme un vrai cauchemar. Par contre, quand j'ai vu mon bébé pour la première fois, ça a été magique, je pensais pas que c'était humainement possible de ressentir un feeling d'amour absolu en une seule seconde, mais c'est ça que j'ai vécu. J'avais aucune confiance en moi, et j'ai trouvé mon fils tellement beau, tellement parfait, que j'voyais ça comme un miracle. Pis pendant environ 2 semaines, j'ai appris à être maman, jusqu'à ce que mon copain puisse sortir de l'hôpital et qu'on puisse être des parents. On était des enfants. On avait 14 et 15 ans, pas des têtes d'adulte, mais on s'est donné un gros coup de pied au derrière, et on a commencé notre vie de famille de notre mieux, en faisant le plus gros par nous-mêmes, sans l'aide de ses parents en général.
Dans les années qui ont suivi ... On a vécu des hauts et des bas. On est très différents dans notre façon de penser, de vivre et d'agir ... Mais on s'aimait et ça triomphait tout le temps sur tout. On a vécu un deuil familial horrible pendant l'été 2010, que j'ai extrêmement eu du mal à vivre et qui m'a donné l'impression que notre couple ne passerait pas au travers parfois ... Mais mon copain, même s'il a beaucoup de mal à manifester ses sentiments quand il a de la peine, m'a prouvé que plus le temps passait, plus on se renforçait ensemble, plus il m'aimait, plus il voulait qu'on reste une famille unie, tous les trois. Il m'a demandée en fiançailles le 17 décembre 2010, j'étais à un mois de mes 16 ans. On était hyper jeunes, mais c'était symbolique et important pour nous. Une promesse de notre avenir à trois.
En été 2011, ma pilule n'a pas fonctionnée, et je suis tombée enceinte de mon deuxième fils. À ce moment là, comme on vivait encore chez ses parents, et qu'il venait d'obtenir son diplôme (donc travaillait à temps plein) et que moi j'étais en dernière année avant d'avoir le mien, on a décidé de rester encore chez eux, mais en leur payant une pension, ils nous louaient un étage de la maison. Si on a vécu cette grossesse bien mieux que la première dans ses conditions, mais aussi parce qu'on a été ensemble tout le long, y'a eu des moments où mon copain était distant. Et moi aussi. Parce que la vie commençait à être compliquée, et parfois à peser encore plus lourd que d'habitude sur nos épaules. Mon bébé est né le 26 avril 2012. On a appris qu'il était malade à sa naissance. Une autre chose à gérer dans la vie quotidienne mais aussi émotionnellement, je devais jongler entre mes enfants, dont un nouveau-né malade, notre coin de la maison, et la préparation de mon diplôme, pendant que mon copain travaillait comme un acharné pour qu'on puisse se prendre un appartement le plus rapidement possible. J'ai eu mon diplôme, on a déménagé dans notre appartement à 1h15 environ de notre village natal, j'ai commencé à travailler à temps plein été 2012 pendant que lui, il commençait une formation.
Notre fils a été réopéré et hospitalisé pendant pratiquement tout le mois d'octobre. Il a guéri, et c'est maintenant un beau bébé très en santé et avec qui on est tous les deux en amour. On a deux fils magnifiques. Et s'il y a bien une chose que je sais encore maintenant, c'est à quel point nous aimons nos enfants, peu importe dans quel état est notre relation amoureuse.
Bref, jusqu'à Noël dernier, on s'en sortait très bien. Mais ça a commencé à moins bien aller entre nous à cette période ... On était quand même assez bien dans le général, mais au lit, là ça coinçait. Du jour au lendemain, mon copain m'a annoncé qu'il en avait marre de la routine ... Que je ne le satisfaisais plus autant avec le temps vu qu'on innovait rien. Mais je suis la fille la plus coincée du monde au lit. Et ce n'est pas une question de confiance en lui, c'est une question de confiance en moi, et de blocages psychologiques que j'n'ai jamais combattu. Maintenant ils sont trop profondément ancrés en moi. Jusqu'au début du mois de juin, il a continué à être très compréhensif, très patient à ce niveau. Mais on a pas su faire évoluer quoi que ce soit. Il a commencé à plus sortir aussi, avec les amis qu'il s'était fait dans sa formation. Je n'ai rien contre ça, mais ça nous a un peu éloignés. Durant l'année 2013, on a pas beaucoup vécu comme un couple. On a vécu comme deux adolescents qui doivent gérer école-travail-bébé-maison. J'ai pas trop compris pourquoi on devenait de moins en moins sur la même longueur d'ondes. Il n'était pas absent en tant que père, mais j'avais l'impression qu'il déconnait et s'amusait alors que j'étais coincée à la maison ou au travail, à m'occuper de mes enfants sans avoir aucune vie sociale. J'ai pas vraiment d'amis dans la ville où nous sommes, même si ça fait un an qu'on y vit. J'crois qu'au final je l'ai vraiment empêché de vivre pour rien. On était tous les deux à bout et je jetais ça sur sa faute. Puis, j'ai recommencé en juin à avoir d'immenses problèmes avec ma famille. J'ai des problèmes d'horaire de travail, on est très serrés niveau finances ... Pour dire que je ne mange plus beaucoup pour ne pas ôter le pain de la bouche de mes fils. Je ne suis pas buvable. J'en ai toujours eu conscience, mais là, c'est vraiment exacerbé, et je ne le contrôle pas. J'ai des idées noires, je suis stressée et je craque pour des riens.
Et je crois que le tout a signé le ras-le-bol de mon homme ...
Quand il m'a annoncé du tac au tac, alors que je ne m'y attendais pas il y a un peu plus de 2 semaines, qu'il ne savait plus s'il m'aimait autant, qu'il était frustré de sa vie avec moi, et qu'il voulait rompre ... J'me suis dit sur le coup qu'il était complètement à côté de la plaque, qu'on ne se barre pas quand on a deux enfants en bas âge à s'occuper. Et il a pris la voiture pour descendre chez ses parents. Il a fermé son téléphone pour que je ne puisse pas le rejoindre, il n'a pas dit à ses parents où il allait. J'pense qu'il a juste profité pendant quelques jours de son été comme un ado sans responsabilité ...
Au début, je me disais que c'était sous le coup de la colère, de la pression, qu'il ne pensait pas ce qu'il disait. Mais il appelait tous les soirs juste pour prendre des nouvelles de ses fils, et tout ce qu'il me disait, c'est qu'il réfléchissait à comment qu'on s'arrangerait chacun de notre côté pour quand même élever nos fils ensemble. Et ça m'a vraiment pété en pleine face. J'avais du mal à y croire, j'espérais que c'était des paroles en l'air, il est tellement impulsif et orgueilleux que ça aurait pu être ça.
Et à force je m'inquiétais, comment on va faire si on est plus ensemble, financièrement, on a besoin l'un de l'autre pour joindre les deux bouts. L'un sans l'autre, tous nos projets d'avenir des prochaines années sont compromis. Ce sera impossible pour moi de recommencer des études un jour. Et puis, je ne suis pas capable d'imaginer ma vie sans lui. Il m'apportait de la confiance en moi, de la confiance en la vie. C'est tellement un gars aimant, attentionné, celui à qui je me confie, celui qui me remonte le moral même quand je suis au plus bas. J'peux juste pas envisager qu'il me quitte. Et moi, sans ma famille à qui parler, en osant pas me confier à la sienne par respect pour lui, et sans aucun ami pour m'endurer, je trouve ça vraiment dure de tenir le coup. J'passe le plus clair de mon temps avec mes fils, et quand je sais pas dormir la nuit, eh bien j'suis pas capable de m'empêcher de pleurer, parce que j'ai peur, et maintenant aussi, parce que j'ai mal. Parce que j'en suis venue à la conclusion que nous avions besoin d'un ''break'' pour se remettre les idées en place. Et c'est ce que je lui ai proposé. Mais il ne l'a pas très bien pris, allez savoir pourquoi je ne comprends plus rien à ses pensées, à ses mots et à ses gestes. On s'est engueulés au téléphone, il m'a dit que si je voulais un break, ben que lui il en profiterait pour vivre d'autres expériences, qu'il irait voir ailleurs. Et moi, en envisageant pas qu'il était sérieux, j'lui ai dit que j'en avais rien à faire. J'lui ai ouvert grand la porte, et je m'en veux à mort. Parce qu'il l'a fait. Il est venu à l'appartement mercredi pour chercher des affaires, et il a OSÉ emmener la guidoune qu'il s'était trouvé avec lui. Ça m'a dégoûtée. Il était dans les 6h du matin, j'étais levée avec mon bébé de 14 mois, et quand il est entré, j'ai été incapable de réagir tellement j'ai été choquée. Il s'est juste excusé ''parce qu'il croyait qu'on dormirait encore'' ... Et il a fait ce qu'il avait à faire comme si de rien n'était. J'ai mis la fille dehors, et j'suis allée me réfugier dans la chambre de mes fils avec eux, pour ne pas avoir à lui parler parce que je savais que j'allais me mettre à hurler, et j'ai attendu qu'il parte.
Et maintenant pendant qu'il fourre avec une autre fille qui doit être 50x plus belle que moi, j'suis pognée à mon appartement avec mes fils, toute seule, j'ai pas le droit de craquer devant eux, je ne sais pas ce que mon copain fait, je ne sais pas où il est, et en fait je m'en fous. Je veux juste qu'il me revienne après coup.
Je croyais avant que si ça devait m'arriver, je serais en colère, insultée, je ne voudrais plus le voir. Mais en réalité, je ne supporte pas cette idée. Ce n'est pas à lui que j'en veux, c'est à moi. Je me rends malade, j'ai la haine envers moi-même, et j'ai peur. J'ai tellement peur que ça me rend dingue. Pour moi, il peut faire ce qu'il veut, dire ce qu'il veut, essayer ce qu'il veut ... Tant que lorsque ça soit fait il me revienne. J'veux faire les efforts qu'il me demandera. Parce que je sais très bien qu'il peut facilement trouver mieux ailleurs, des filles plus belles, plus ouvertes, avec qui il aura plus de plaisir en vie de couple, qui le comblera mieux au lit, et ça amplifie ce que je ressens. Il n'a aucune raison de revenir pour moi ... Et ça me donne envie de crever.
Je sais qu'il sera là en tant que père, j'doute pas de ça. Mais moi, je vais perdre l'homme que j'aime, et de la manière dont c'est parti, je vais aussi perdre mon meilleur ami. Et je supporte plus cette situation, j'passerai pas au travers.
Voilà. Je ne sais pas quoi dire d'autre, j'radote ...
Merci et surtout bravo à ceux qui auront le courage de lire tout ça ...