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#681141
Sitôt harnaché, ça remue, et ça couine. C'est jamais que la quatrième du lot, mais ces petits animaux apprennent vite. La très sainte clef anglaise vient à mon secours. Paix.

Calfeutré dans mon immaculée casaque chirurgicale, je me fais l'effet d'un pape-boucher, le hiérophante d'une religion nouvelle. Les miroirs me le rendent bien ; je suis content, moi qui les évite d'ordinaire. Electrodes.

Le groupe électrogène ronronne doucement, et l'air commence à s'enfiouler, à s'encanailler d'émanations suaves et délétères. L'échappement de mon vieux 12kVA des familles s'éclaircit la gorge, une fois, deux fois ... Nous y sommes !

Le scalpel n'en finit plus de patiner sur ses chairs fermes. Une arabesque, plus audacieuse que les autres, la réveille lorsqu'elle fend son téton gauche. Puisque c'est reparti pour faire du bruit, je monte le son. Et la douleur semble s'enfuir, si vite, se dilue dans un clavier bien tempéré. Scie.

Penché sur la cage thoracique d'un ange martyr. La perceuse passe difficilement, malgré la découpe. J'ai bien fait de l'attacher solidement, on peut dire que ça remue ! Nous en viendrons à bout. La carte-mère accroche un peu le poumon, mais ça rentre. Le connecteur DB25 se loge gentiment, mais mon câble RS 232 est un peu court. Il faudra rapprocher le PC. Rien de trop ... mais ça passe. Fer à souder.

Pas moyen de trouver cette éponge à la con. Espiègle, j'essuie le fer à même son cœur. Le steak grésille sous le reliquat d'étain, mais le résultat en vaut la peine : de longs fils de chrome fractalisent paresseusement sur son myocarde floribond et ... voilà que ça vibre maintenant !

Allons bon ! J'avais oublié les électrodes ... rien d'étonnant. Un petit coup de pouce sur le potentiomètre, et c'est reparti comme en quatorze. Bien, les câbles sont enfin soudés. Il ne reste plus qu'à placer les ressorts, et mettre la bébête sous tension. Attention ... à la 3, 2, 1 ...

La cave et l'univers semblent hurler avec elle. Les ressorts se déplient langoureusement dans ses entrailles, et j'aperçois déjà les premières griffes qui bourgeonnent à la surface de son nombril. Le temps de lancer l'enregistrement, les liens ont cédé à ses convulsions furieuses. Ce coup-ci, c'est en bas que ça sort. Les fils de fer barbelé ruissellent de son entrejambe. Tombe à plat ventre. Cette petite pute ne risque plus de me dire qu'elle est vierge ... un percheron la saillirait sans peine.

Ses hoquets bruyants achèvent de déchirer la cloison périnéale, et voilà mon bel ange blond qui chie ses viscères dans sa matrice. Le hurlement s'épure et se renforce, au fur et à mesure que les organes cascadent inexorablement de ses cuisses au carrelage. Plus elle se vide, et plus la flûte se fait aiguë. Mais hélas le mécanisme, magnanime, s'enraye : un ressort lâche. La lame qui devait lézarder dans ses intestins est catapultée vers sa tête et la décapite partiellement, non sans avoir coupé net les cordes vocales préalablement mises à mal. Ma "boîte à musique", rendue aphone, s'éteint dans le silence rauque de sa béance trachéale.

Alors que je dévisse mon circuit imprimé pour le dénicher de sous son poumon exsangue, je ne peux retenir un sourire en pensant que cette fois-ci, c'était la bonne :

La voilà donc, mon "amoureuse dernier cri" ...
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#681142
Je vous recommande, amis lecteurs, la plus grande indulgence. Pour ne rien vous cacher, je suis crevé et viens de le pondre pour vous, à l'arrache. Il se peut donc que quelques coquilles/répétitions/fautes de syntaxe se soient glissés à mon insu dans cette modeste offrande. Je sais que vous ne m'en tiendrez pas rigueur et vous promets de revenir "polir" mon historiette (et, pourquoi pas, l'étoffer) après une petite sieste.

Bonne journée à toutes et tous.
#681518
Je sais pas si je vais m'obstiner. 50 lectures pour une réponse ... Je me rends à l'évidence, elle est sans appel : Erato dédaigne ma lyre. N'empêche que je vous trouve sévères. Merde, c'est mignon, quand même ...
#681542
vanille193 a écrit :Mais que t'a donc fait la gente féminine pour lui en vouloir à ce point ?
Elle a le mauvais goût de ne pas m'aimer. Il faut bien que je sanctionne, à un moment, non ?

Du reste, c'est une petite fantaisie que j'ai voulue légère et sans grand rapport avec mon propre modus operandi. J'ai le malheur d'être poli et bien élevé. C'est pourquoi je me sens obligé de "mettre les formes" lors de mes rares accès de violence. Un petit délire électrothérapeutique de temps en temps, un peu de caning gentillet, rien de très sérieux ...

J'en suis venu à penser que la destruction physique des femmes ne m'intéressait pas, et que le seul mode d'interaction parfaitement honnête et satisfaisant serait sans doute le viol. Un viol tout simple tout bête, sans hauts cris ni menaces. Un genre de "romance sans parole" ...
Modifié en dernier par Seigneur des Mouches le 01 juin 2013, 00:50, modifié 4 fois.
#878488
J'ai toujours été un poète désastreux. Et malgré tout, j'ai progressé un peu, avec le temps. Sans doute à force de me retenir de pratiquer. C'est pourquoi je peux me payer le luxe de rigoler un brin quand je retombe sur mes brouillons d'adolescence. Ce soir, en nettoyant un vieux disque dur, j'ai retrouvé la trace d'une lettre envoyée après ma première rupture, une charmante beurette qui entendait réserver "la grande porte" à d'autres, et qui avait fini par me larguer à cause de mon insistance.

Je me suis dit immédiatement que c'était du "JRME material", et qu'au prix d'un peu de honte, je pourrais en faire marrer certains. Les "vers" n'en sont même pas, et il s'agissait surtout alors de me défouler. Toute critique technique sur mes erreurs de versification serait donc déplacée ... Pour ajouter un peu à ma honte, je dois dire que sur le coup, je crois me souvenir que j'en étais assez fier de ma lettre. La plus belle preuve étant que je l'avais laissée sur le bureau. A ma décharge, j'avais 14 ou 15 ans, et j'étais encore "mal fini". J'ai bien essayé, par la suite, de négocier un dernier coup. "Par devant". Mais il faut croire qu'elle aimait sa virginité plus que moi, et dès la rentrée de septembre, elle ne me parlait plus. Je vous autorise à sortir votre mouchoir.

C'est un genre de sonnet un peu mutant, de ceux que l'on fait avant de s'être intéressé à la métrique. Le poème s'intitule ...

Enculée !

Réécris mon souvenir comme tu fais ton lit,
Etire bien mon linceul, qu'il ne fasse aucun pli,
Et recouvre le tout de ton taffetas banal.

Réécris mon souvenir, et ma main sur ta bouche,
Comme on a fait son lit, c'est ainsi qu'on se couche,
Dans la merde et le sang, stigmates de l'anal,

Oublie nos nuits virginales ...
Oublie nos matins salis ...
par Noone
#878593
Je ne sais pas pourquoi, mais tout cela me rend triste... Tes premières expériences sexuelles si frustrantes, traduites par un touchant petit poême empli de colère, cette rancoeur contre la gent féminine qui s'acharne à te rejeter...

Misérable animal blessé et incompris, sublimant sa peine dans la torture et l'insulte...

Mais c'était drôle. Tu devrais quand même te faire larguer plus souvent...
par kailash
#878859
en tout cas , j'imagine son émotion en recevant cette lettre/ce poème..
elle a surement dû être très touchée devant autant de romantisme.
moi même, j'en pleure..
...(de rire )..